RAPPORT DE L’OMS_POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE DES SOLUTIONS EXISTENT

Communiqué de presse du 30 septembre 2016

 POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : DES SOLUTIONS EXISTENT

 

Selon un rapport publié par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ce 27 septembre, pas moins de 92% des habitants de la planète vivent dans des lieux où les niveaux de qualité de l’air extérieur ne respectent pas les limites fixées par l’OMS. Sans parler de la pollution de l’air intérieur, aux conséquences importantes sur la santé, due notamment aux polluants biologiques (acariens ou les moisissures), aux polluants dits « particulaires » (poussière et les effluents de diesel) ou encore de polluants chimiques (colles etc ;). Rouen affiche 23 microgrammes de particules fines par m3  alors que le seuil fixé par l’OMS est de 10.

Il aura fallu des années, de nombreuses études, et des rappels à l’ordre de la commission européenne pour qu’enfin cet enjeu majeur de santé publique commence à être pris en compte par les autorités. Une prise de conscience émerge peu à peu et ce problème n’est pas inéluctable. Des solutions existent pour réduire les émissions de pollution, mais une réelle volonté politique pour les mettre en œuvre est nécessaire.

 

Le principal responsable : le diesel

Pour rappel : 10% des cancers du poumon sont imputables à notre air. Une récente étude de l’OMS estime que 110 décès anticipés par an sur notre agglomération et  50.000 à l’échelle de la France, sont dus à la mauvaise qualité de notre air, même si Air Normand annonce qu’il s’améliore à l’échelle de la Métropole. Certaines pollutions (composés volatils, soufre, particules, plomb) ont reculé depuis plusieurs décennies, mais d’autres se sont renforcées, notamment l’ozone et les oxydes d’azote. Une des principales causes est le diesel avec ses émissions de PM10 – les plus dangereuses car pénétrant plus profondément dans l’organisme – et les PM2. L’OMS a d’ailleurs classé le diesel comme cancérigène certain.

 

 

Développer les transports en commun

Ainsi, il faut inciter massivement à l’utilisation de modes de déplacement alternatifs afin que le moins de déplacements possibles se fassent en voiture.

Et c’est bien là l’enjeu pour notre Agglomération. Le Plan de Déplacement Urbain de la CREA nous apprenait que 73% des déplacements sur notre territoire font moins de 6km, dont 60% en voiture ! Une grande partie de ces déplacements pourraient se faire autrement qu’en voiture, notamment les trajets « Domicile-travail ». La solution est donc de développer les transports en commun. Par exemple la future ligne T4 a des prévisions d’utilisation de 15.000 voyageurs/jour dans la fourchette basse. Cela devrait représenter une baisse de 15% du trafic sur le tracé de la ligne.

Notre groupe à la Métropole défend un investissement fort dans les réseaux de transports en commun. Nous défendons également le renforcement du maillage de parking relais le long des lignes structurantes de transports en commun afin de permettre aux personnes venant de la périphérie de la Métropole, d’accéder au centre-ville de celle-ci sans leur véhicule. Il faudrait créer plusieurs milliers de places de parking relais pour que cela soit pertinent et efficace.

 

Développer la mobilité douce et le covoiturage

La Ville de Rouen, dans le cadre des délégations de Melle Lesconnec (adjointe en charge de l’Environnement) et de Mme Millet (adjointe en charge de la mobilité durable) en tant qu’employeur a établi un Plan de Déplacement des Employés concerté avec le Centre Hospitalier Universitaire (C.H.U.) de ROUEN, Centre Communal d’Action Sociale (C.C.A.S.) de la Ville de ROUEN, Région Normandie et Office Public de l’Habitat (O.P.H.) ROUEN Habitat. Ce PDE prévoit par exemple une Indemnité Kilométrique Vélo, pour les usagers de ce mode de déplacement. La Ville a également adhéré au système de covoiturage créé par le Département de la Seine-Maritime. Elle soutient par ailleurs l’usage des transports en commun par le remboursement de la moitié des abonnements de ses agents et en permettant à ces derniers de bénéficier du tarif P.D.E. du Réseau Astuce de la Métropole ROUEN Normandie, représentant une économie de 20 % sur le tarif public.

Par ailleurs, la Ville de Rouen a déjà développé 45km de pistes cyclables, 19km de voies piétonnes et 3,6km de zones de rencontre et continue à développer ces infrastructures. Le développement du vélo en ville est un réel enjeu pour les déplacements en cœur de centre-ville car il répond aux besoins de déplacement sur de courtes et moyennes distances, essentiellement en centre-ville.

 

En cas de pics de pollution

Au-delà des politiques à moyen et long terme permettant de réduire les sources de pollution, les mesures suivantes doivent être systématiquement mises en œuvre au plus vite dès le début des épisodes de pollution :

  • La mise en place de la circulation alternée,
  • Des limitations de la vitesse obligatoire sur les principaux axes routiers,
  • La mise en place d’itinéraires alternatifs pour fermer l’accès aux cœurs d’agglomérations aux poids-lourds de transit,
  • Ainsi que la gratuité temporaire des transports collectifs urbains dans les principales agglomérations touchées (notamment celles de Rouen et du Havre).

 

Lutter contre la pollution par le développement de la nature en ville

Le développement de façades et toitures végétalisées permet de capter des particules fines et des substances toxiques. Egalement, les arbres jouent un rôle essentiel dans les luttes contre le réchauffement climatique et contre la pollution atmosphérique, en absorbant d’importantes quantités de particules, du monoxyde de carbone, du dioxyde de soufre et d’azote.

 

Agir aussi sur les autres sources de pollution de l’air

Il y a aussi les autres sources de pollution de notre air : 25% des émissions de particules fines vient de l’industrie et quasiment autant de l’agriculture.

Enfin, à plus long terme, il est temps d’assumer une réelle action écologiste qui met en œuvre des solutions concrètes, avec :

  • le remplacement progressif des véhicules diesel,
  • le développement du fret ferroviaire et fluvial,
  • la taxation des grands axes routiers pour les transports de marchandises,
  • la mise en œuvre d’une « pollu-taxe » pour fiscaliser les nuisances environnementales,
  • le développement des transports collectifs, des modes actifs de déplacement (marche, vélo), et des parkings-relais,
  • les aides à l’amélioration de l’habitat et des dispositifs de chauffage,
  • la limitation des épandages de pesticides et d’engrais chimiques,
  • ainsi que l’amélioration des dispositifs de dépoussiérage industriels.

Toutes ces mesures formant un ensemble de mesures complémentaires permettant de s’attaquer efficacement aux racines de cette pollution.

 

Pourquoi le contournement Est ne réduira pas la pollution de notre territoire

La commission d’enquête publique vient  de rendre un avis positif pour le projet de contournement. Celui-ci est – à tort – présenté comme une solution qui permettra de réduire la pollution au cœur de notre Agglomération, au contraire :

  • L’autorité environnementale a alerté que le contournement Est induirait 50.000 tonnes de CO2 en plus, notamment sur la rive gauche, sans compter les effets du développement de la périurbanisation qui n’ont pas été pris en compte. Cette augmentation de la pollution nuirait à la santé des habitants des zones situées à proximité du contournement Est, et viendrait s’ajouter à celle déjà très présente sur notre territoire.
  • En développant la périurbanisation avec le contournement Est, nous créerons de nouvelles zones d’habitation non desservies par les transports en commun. Ces habitants viendront encombrer les axes pénétrants de notre Agglomération, et donc participeront à augmenter les émissions de particules sur notre territoire ;
  • 73% des déplacements sur l’Agglomération font moins de 6% : ces trajets ne concernent pas le contournement est ;
  • Les trafics de transit et de desserte locale se font essentiellement à l’ouest.

Par ailleurs au moment où des incertitudes persistent sur les capacités de financement émanant de l’Etat pour le projet de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN), nous pouvons craindre que l’Etat ne financera que le contournement Est.

 

 

Conclusion

La question de la qualité de l’air n’est pas anecdotique. Les impacts sur la santé et l’environnement sont importants et la lenteur des réactions des autorités sont inquiétantes. Cela n’est pas sans rappeler le scandale de l’amiante et ses répercussions sur la santé, que les gouvernants ont occultés pendant des années avant de réagir.

 

 

 

Pour le groupe de la Ville de Rouen,

Les co-présidents

Françoise LESCONNEC

 Jean-Michel BEREGOVOY

 

 

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