Réforme des Rythmes scolaires : où en est-on à Rouen ?

Le nouveau ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé le retour à la semaine de 4 jours, dès la rentrée, pour les communes qui le souhaitent. Le décret vient d’être publié le 27 juin dernier. La Ville de Rouen a fait le choix de ne pas remettre en cause, pour la rentrée 2017, l’organisation à 4,5 jours telle que prévue par le Projet Educatif De Territoire (2016-19). Nous avions regretté la précipitation et le manque de concertation dans sa mise en place en septembre 2013. Depuis avril 2014, un vrai travail de coélaboration autour du PEDT et de l’application de la réforme a été fait. Il est indispensable pour nous aujourd’hui de prendre le temps nécessaire et de continuer ce travail de concertation pour décider de l’avenir de la semaine de 4,5 jours à Rouen. Sans précipitation.

 

UNE MISE EN PLACE PRECIPITEE ET SANS CONCERTATION EN 2013

La ville de Rouen avait fait le choix de faire partie des villes pionnières pour la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Organisés dans la précipitation et sans réelle concertation avec les acteurs concernés,  les nouveaux rythmes scolaires se sont appliqués à Rouen dès septembre 2013. Notre groupe, par la voix de Jean-Michel Bérégovoy, s’y était alors opposé, en proposant d’attendre la rentrée 2014, pour prendre le temps de co-construire ces nouveaux rythmes avec les parents, la communauté éducative et les services de la Ville.

 

DEPUIS 2014, UN RÉEL TRAVAIL DE CO-ELABORATION

La mise en place en septembre 2013 fut compliquée et dès le lendemain des élections municipales de 2014 et la nomination de Frédéric Marchand (aux écoles et aux centres de loisirs) et de Jean-Michel Bérégovoy (à la démocratie participative et à la coordination des politiques de proximité), plusieurs axes de travail se sont mis en place :

  • La création d’un comité de suivi et d’évaluation des rythmes scolaires regroupant tous les acteurs concernés (parents d’élèves, Education nationale, la CAF, les services de la ville, les responsables animations de la Ville, des ATSEM, services de la Direction du temps de l’Enfant, élus de la majorité et de l’opposition, représentants associatifs etc.), qui a appuyé son travail sur la grande enquête d’évaluation à laquelle, parents et enfants ont répondu en avril et mai 2014;
  • La réalisation d’un vrai travail de fond sur le Projet Educatif De Territoire en co-concertation avec tous les acteurs également. Ce document (2016-2019) traduit une volonté éducative commune et se pose en outil de coéducation pour tous.
  • La formation des animateurs; le taux de qualification des animateurs augmente d’années en années, par la formation de ces derniers ; le taux de qualification des animateurs du midi est de 76% et le soir de 92%.
  • Une montée en puissance des activités périscolaires; tous les ans un appel à projet est lancé et de plus en plus d’associations y répondent. Les ateliers proposés sont de plus variés mais répondent tous aux valeurs d’apprentissage de respect, de mixité et de citoyenneté définies dans le PEDT. Aujourd’hui, 37 associations animent ces ateliers du midi contre 17 en 2013.
  • Un travail de renforcement de l’articulation entre les temps scolaires, périscolaires et extrascolaires.

 

IL EST URGENT…. D’ATTENDRE

Si le travail continue bien évidement, la ville peut être satisfaite du travail réalisé et de la qualité de ce qui est proposé aux enfants. Globalement, les retours sont positifs et cela fonctionne. Le PEDT court jusqu’en 2019 et les financements de l’Etat sont assurés jusque-là. Cela donne toute la latitude de concerter, d’associer tous les acteurs comme cela est fait depuis 2014, afin de travailler sur l’avenir.  Il était exclu à 2 mois de la rentrée de tout remettre en cause. D’autant que revenir à la semaine de 4 jours, c’est laisser sur la touche près de 400 agents.

 

LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES EN CHIFFRES A ROUEN

  •  2 035 928 € de dépenses brut supplémentaires par an au titre des accueils périscolaires, soit 284 € par enfant, restauration incluse
  • En net, compte tenu des subventions de la CAF, ce montant s’élève à environ 601 377, soit 84 € par enfant, soit, hors restauration 64 € par an et par enfant. Sans compter les 50 € d’aide de l’État.

 

 

LA REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES : KESAKO ?

La réforme des rythmes scolaires désigne un ensemble de mesures modifiant le système éducatif français afin de mettre en place une nouvelle organisation du temps scolaire à l’école primaire, initiée par le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon. La réforme prévoit le retour à la semaine de quatre jours et demi (école le mercredi matin ou samedi matin aux choix des communes).

Selon le site du ministère de l’Éducation nationale, « L’organisation du temps répond à des objectifs pédagogiques pour permettre aux enfants de mieux apprendre à l’école : favoriser les apprentissages fondamentaux le matin, au moment où les élèves sont les plus attentifs ; bénéficier de 5 matinées pour des temps d’apprentissage plus réguliers ».

Les 24 heures d’enseignement hebdomadaire sont étalées sur neuf demi-journées de sorte que la journée de classe ne dépasse pas 5 heures 30 avec une pause méridienne de 1 heure 30 au minimum. En pratique, ces nouveaux rythmes permettent d’alléger le temps de classe de 45 minutes par jour.

Le temps ainsi dégagé doit permettre aux communes de mettre en place des activités périscolaires. Le temps d’activité périscolaire (TAP) est donc à la charge des municipalités, qui doivent initier un « projet éducatif de territoire » (PEDT) avec l’ensemble des acteurs locaux. L’Etat a mis en place un soutien financier aux communes, qui devrait être maintenu jusqu’en 2019.

Le cœur de la réforme est censé être l’intérêt de l’enfant…  Or avec la nouvelle organisation des vacances scolaires, les enfants ont connu une période de 10 à 12 semaines (selon la zone) d’école continue avant les vacances d’été. Cela ne répond pas aux besoins de l’enfant, mais à la pression des lobbies du tourisme.

 

 

 

A LIRE AUSSI…


Un dossier complet sur les rythmes scolaires à Rouen, réalisé par FilFax

Rouen tient fermement à garder son rythme scolaire – 5 juillet 2017

La municipalité rouennaise ne s’est même pas posée la question d’en finir avec la semaine à cinq jours dès la rentrée prochaine, comme le décret Blanquer lui en donnait la possibilité. Un statu quo qu’elle défend avec conviction et sans trop de contradiction chez les différents acteurs de la vie scolaire.

Un article de Paris-Normandie sur le sujet

Rythmes scolaires : Rouen persiste – 6 juillet 2017

Éducation. À force de parler des mairies qui souhaitent revenir à la semaine de quatre jours, on en oublierait celles qui ont décidé, coûte que coûte, d’inscrire les activités périscolaires dans le projet d’école, comme Rouen.

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