Journée de l’Ess 2016 – Discours d’ouverture de Stéphane Martot

Mesdames, messieurs,

 

Bonjour à toutes et à tous,

 

Chers porteurs de projet et institutions du secteur de l’ess,

 

Chers collègues élus,

 

Chère Mme Lahalle de la région Normandie

Cher Mr  Moreau de la métropole Rouen Normandie

Soyez les bienvenus dans notre maison commune qu’est l’hôtel de ville de Rouen.

 

Tout d’abord, Mr Le Maire Yvon Robert m’a demandé d’excuser son absence parmi nous car il est retenu à Paris pour une réunion.

 

Je vous souhaitais à l’instant la bienvenue dans notre maison commune, c’est en effet comme cela que je débute mon propos quand je suis chargé en tant qu officier d’état civil de célébrer des mariages.

 

Je parle de mariage car nous sommes précisément dans cette belle salle des mariages de l’hôtel de ville de Rouen, mais aussi parce que  la volonté de notre majorité est de « marier durablement » la ville de Rouen avec l’économie sociale et solidaire.

 

Bien entendu, une union libre ou un pacs me conviennent tout autant, ce qui compte, c’est que la ville de Rouen prenne sa part durablement dans l’accompagnement des porteurs de porteurs Ess sur son territoire pour contribuer au développement de cette économie.

 

Alors que proposons-nous en plus du budget Ess et cette journée Ess ?

 

L’Ess sur Rouen et la METROPOLE j’en parlais il y a quelques jours avec Alain Goussault c’est  un secteur très dynamique. Pour organiser cette journée, et je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour bâtir cette journée de débats,  il y a eu plusieurs réunions, et lors des réunions plénières nous étions plus d’une trentaine. C’est dire le dynamisme de ce secteur sur notre ville et sur la METROPOLE

 

Quelques mots sur la méthode choisie pour l’organiser:

 

J’ai proposé au service que nous co élaborions cette journée, et je tiens à remercier Patrice Moueza chargé de mission Ess pour son engagement.

 

Je ne vois pas ma fonction élective comme étant nécessairement du côté de ceux qui savent. Je pense que depuis trop longtemps, trop d’élus décident seuls sans coconstruire. D’ailleurs j’avais proposé une organisation différente pour le débat qui aura lieu à 15 h. Les porteurs de projet ont voulu prendre en charge dans son contenu, en coélaboration avec nous toute cette journée et nous l’avons validé ensemble.

J’ai accepté Car je suis convaincu que la société civile doit entrer dans les institutions, et pour cela les élus doivent accepter de coconstruire leur politique avec la société civile.

 

Mais je reviens à ce que nous proposons en matière d’ess A Rouen :

 

validé par le maire, je suis satisfait de pouvoir annoncer ici que  pour le prochain budget de la ville nous allons doubler la subvention Ess, nous souhaitons investir encore davantage dans cette politique en passant notre budget a l’accompagnement de projet a  20.000 euros, en plus de l’animation du réseau Ess sur la ville dont l’organisation de cette journée dans le cadre du mois de l’Ess porté par la chambre régionale de  l’économie sociale et solidaire que je souhaite saluer ici pour son travail précieux.

 

Nous proposons d’organiser « les petits déjeuners des acteurs de l’Ess  » autour d’une thématique sur laquelle nous nous mettons d’accord, afin d’entretenir un lien régulier entre  les acteurs de l’Ess et la ville.

 

Il est possible, bien entendu, de solliciter un rendez avec la mission Ess et l’élu Ess pour évoquer avec nous son projet et travailler à ses perspectives de développement.

 

Nous avons aussi décidé en partenariat avec l’Adress de réaliser chaque années 4 vidéos sur des porteurs de projet qui seront mises sur le site internet de la ville et de l’Adress. Nous avons créé une nouvelle page internet consacrée à l’Ess sur laquelle vous pourrez notamment obtenir en ligne plusieurs documents utiles à la gestion par exemple d’une structure associative à caractère Ess.

 

Il y a en effet un enjeu de communication autour de  l’Ess et utilisons des outils pourtant créer pour servir une autre économie pour faire parler de l’Ess.

 

Et en fin, nous proposons aussi  d’organiser des rencontres entre le maire et les structures Ess.

 

La ville est un des acteurs de l’Ess, nous nous voyons d’ailleurs plus comme un facilitateur afin de participer à la construction d’un écosystème favorable autour de l’Ess et nous souhaitons, le plus possible, contractualiser notre travail commun dans le cadre de conventions pour développer vos actions.

 

Cela passe bien entendu par un partenariat accru avec la Métropole Rouen Normandie,  et c’est pour cela que j’ai souhaité inviter Cyrille Moreau vice-président de la METROPOLE en charge notamment de l’Ess pour qu’il puisse nous présenter, vous présenter les axes de travail qui ont été décidé par la métropole.

 

Je le remercie d’avoir accepté mon invention.

 

C’est aussi pour cela que j’ai souhaité inviter Mme Lynda Lahalle conseillère régionale déléguée à l’Ess pour qu’elle puisse aussi nous faire part des axes de travail décidés par la région qui a en charge, vous le savez,  l’économie , et donc l’économie sociale et solidaire.

La loi Notre qui repartie les compétences des diverses institutions consacrent les métropoles et les régions sur cette thématique de l’économie.

Merci Mme Lahalle  d’avoir accepté mon invitation.

 

Et je profite d’avoir la parole pour  vous indiquer que sur le volet subvention, nous avions initialement calé notre dispositif sur celui de la région il s’appelait le dispositif éco région solidaire, ce dispositif a été suspendu en 2016 et je suis bien entendu impatient de connaitre vos choix pour 2017 et ce, pour dire les choses, afin d’élaborer un partenariat avec la région Normande pour aider au mieux les porteurs de projet qui s’investissent à Rouen, sur le territoire de la Métropole Rouen Normandie et dans notre belle région Normande.

 

Alors pourquoi avons-nous décidé de mener cette politique ?

 

Je pense que les communes, et notamment Rouen, la ville centre de la METROPOLE doivent s’engager dans une politique de soutien à l’économie sociale et solidaire car ce sont bien les portes de la mairie comme institution de proximité  que les porteurs de projet ouvrent en premier, il nous fallait apporter des solutions aux problématiques posées. Et ensuite, grâce à notre partenariat, il nous sera possible d’orienter au mieux les porteurs de projets.

 

l’Economie sociale et solidaire c’est Une économie qui crée des emplois, des emplois locaux, non délocalisables, qui répondent à de nouveaux besoins de la population, c’est une  économie qui préfère la coélaboration plutôt que la concurrence, une économie qui choisit un mode de gouvernance plus horizontal et plus collectif quand d’autres secteurs de l’économie préfèrent la figure du pdg et son pouvoir vertical,  plutôt que la figure du co-responsable légal ou du coordinateur de projet.

 

C’est une économie qui préfère réinvestir dans son projet plutôt que de dégager des revenus versés à des actionnaires anonymes. C’est une économie qui investit dans l’humain au service des humains et de la planète.

Cette économie démontre depuis plusieurs années qu’elle n’est pas ou qu’elle n’est plus une économie de la marge.

 

Je veux vous le dire, à vous porteurs de projet, et je veux témoigner auprès de ceux qui découvrent  l’Ess, et je m’adresse à tout le monde, je ne veux exclure personne bien entendu, mais je m’adresse aussi aux jeunes qui sont dans cette salle :

 

J’ai rencontré dans l’ess des femmes et des hommes qui ont comme moi, probablement dû entendre dire que l’accès au marché de l’emploi serait très dur, car c’est la crise économique et le chômage. Pour le dernier point C’est une réalité, mais qu’en est-il de la crise économique ?

 

Depuis combien de temps entendons-nous parler de la crise économique pour notre période contemporaine ? Depuis 1974, la crise pétrolière et depuis, depuis plus de 40 ans maintenant, on entend parler du chômage,  on le vit aussi, dans notre famille, chez nous voisins, nos amis.

 

Mais on s’est aussi habitué à cela, ce qui pouvait être effrayant pour la génération qui a vécu le plein emploi, plutôt nos parents, ils ont 70 ans maintenant correspond à notre vie de tous les jours. C’est notre contexte malheureusement banal, on a appris à vivre avec.

Et bien dans ce secteur de l’économie sociale et solidaire, j’y ai rencontré des gens réalistes, assez sages, mais déterminés, souvent passionnés, qui savent qu’il faut trouver un modèle économique à leur activité qui permette de dégager des bénéfices – ce n’est pas un gros mot ! Des bénéfices au profit du projet et pas au profit du profit financier.

 

Ce sont aussi des gens qui ne se refusent  pas cette part d’utopie, nécessaire pour inventer, nécessaire pour espérer, nécessaire pour essayer de mettre de côté cette société parfois un peu stressante.

 

Je parlais tout à l’heure de crise économique, mais nous savons maintenant que nous ne sommes plus vraiment dans ce contexte car une crise, c’est normalement momentané, ça dure un certain un temps, on doit en sortir. Mais une crise permanente est-elle encore une crise ?

 

On le sait, nous sommes  plutôt entre la fin d’un monde – celui du tout pétrole, du xx siècle – et l’émergence d’un nouveau monde. Celui qu’on doit tous construire, ici et maintenant.

 

Nous vivons dans  cette « drôle »  d’époque, j’ai bien entendu mis des guillemets à drôle, car elle est aussi parfois douloureuse, je pense aux attentats, mais aussi à la précarité et la pauvreté qui s’accroit dans le monde malgré une accumulation de richesses ici ou là, pour quelques-uns.

 

Notre époque se cherche, elle peut avoir la tentation du « c’était mieux avant », d’être à la recherche d’un bouc émissaire facile comme le migrant, elle peut proposer de bâtir un mur en dur entre les États Unis d’Amériques et le Mexique comme pour rester enfermer dans le vieux monde.

 

Et pourtant,  La fin du tout pétrole, si elle n’est pas pour Demain, on sait que c’est pour après Demain. Il faut donc s’y préparer, anticiper  plutôt que de subir.

 

Et quand à cela on ajoute la question du dérèglement climatique, occasionnées par l’activité humaine, il est vrai que je peux comprendre que  cette période puisse faire peur.

 

Et bien  l’Ess est un secteur porteur d’espoir et de solutions concrètes dans ce monde tourmenté.

 

Et plutôt  que de sombrer dans le défaitisme, le déclinisme ou la déprime,  nous savons que nous avons la capacité à être des résilients, à peser sur notre vie individuelle et sur nos vies.

 

 

cette période de l’entre deux  nous oblige à inventer de nouvelles façons de produire, de nouvelles façons de nous déplacer, de nouvelles façons de vivre ensemble tout simplement , cela ouvre de nouvelles perspectives, nous devons répondre à de nouveaux besoins, dans les domaines de la solidarité, dans le domaine de la transition énergétiques, dans le secteur culturel. Tout ça est enthousiasmant.

 

Je voudrais dire qu’ici, à ROUEN,  nous ne faisons pas le choix «du c’était mieux avant », certes nous avons des défauts, nous avons nos limites,  nous savons que nous ne pouvons pas tout, mais nous revendiquons et assumons de faire notre part.

 

Je pense que cette période de notre histoire collective, face à ce monde incertain, nous oblige!

Et l’économie sociale et solidaire est une réponse possible, presqu’une méthode, c’est une force de vie incontournable.

 

Je vous souhaite de bons débats !

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