JOURNEE NATIONALE DE LA QUALITE DE L’AIR L’INACTION DES POUVOIRS PUBLICS EST ALARMANTE

 

Communiqué de presse du 20 Septembre 2017

 

En cette journée nationale sur la qualité de l’air, nous voudrions rappeler l’importance de réduire considérablement la pollution de l’air. Malgré les alertes répétées de nos groupes et des associations environnementales, malgré les motions d’urgence votées en conseil municipal (9 novembre 2015 & 6 février 2017), malgré les alertes de l’Europe et du corps médical, les politiques structurantes à la réduction de la pollution de l’air ont dû mal à se concrétiser.

Pourtant, les effets sur la santé sont importants et connus, et des solutions existent pour agir, aussi bien pendant les pics de pollution que de façon permanente et structurante.

 

En cas de pics de pollution la priorité doit être ;

  • La réelle information à la population, de façon efficace et massive. Pour cela les panneaux à messages variables doivent être utilisés. L’information auprès des écoles doit être renforcée et directement transmise aux enseignants et aux parents d’élèves via des textos par exemple.
  • Les mesures prises doivent être réellement efficaces. Les limitations de vitesse doivent être doublées de réels contrôles de police pour être respectées. De la même manière, la gratuité des transports en commun doit être systématique en cas de pics et largement communiquée pour qu’elle ait un impact en terme de report d’automobiliste vers ce réseau.

 

Mais évidemment l’action des collectivités territoriales et de l’Etat doit aller au-delà des pics de pollution, en agissant structurellement pour faire baisser la pollution atmosphérique. Car si les pics de pollution sont particulièrement dangereux pour les personnes les plus vulnérables ou atteintes de maladies respiratoires chroniques, c’est la pollution au quotidien, qui reste élevée hors période de pics, qui est la plus dangereuse.

 

La pollution au quotidien tue

Pour rappel : 10% des cancers du poumon sont imputables à notre air. La pollution atmosphérique est responsable en moyenne de 110 décès anticipés par an sur notre agglomération, de 50.000 à l’échelle de la France (selon l’OMS) et de 10% des cancers du poumon. Une des principales causes est le diesel avec ses émissions de PM10 – les plus dangereuses car pénétrant plus profondément dans l’organisme – et les PM2. L’OMS a d’ailleurs classé le diesel comme cancérigène certain.

En améliorant la qualité de l’air nous pourrions baisser de 9 % la mortalité en France et faire gagner en moyenne 9 mois d’espérance de vie aux personnes de 30 ans.   Enfin, le lien entre pollution atmosphérique et pathologies respiratoires qui empoisonnent au quotidien la vie de millions de français est connu mondialement et le corps médical sonne l’alarme.

 

Pour faire baisser durablement la pollution atmosphérique, les solutions sont connues, certains territoires les appliquent déjà. Il s’agit d’une question de volonté politique de faire le choix de la santé publique plutôt que des lobbies industriels, transporteurs et automobiles. A notre échelle nous devons : :

  • Développer en priorité les mobilités douces (vélo et marche). Les enjeux sont de limiter le nombre de véhicule circulant dans le cœur de notre agglomération en reportant les automobilistes sur les transports en commun, sur des moyens de déplacements dits doux ou en développant les usages partagés de la voiture (co-voiturage). Quand on sait que ¼ des déplacements automobiles dans notre Agglomération se font sur des distances de moins de 3 km, il est indispensable de développer les infrastructures et services de mobilité douce (vélo et déplacement piéton) ;
  • Restructurer notre espace public permettant une réappropriation par les piétons et cyclistes au détriment de la voiture. Contraindre la voiture (par la réduction du stationnement de surface, le développement des zones 30, et les éléments réduisant la vitesse), participe au basculement de comportement des automobilistes vers d’autres modes de déplacements plus doux. A ce titre, nous regrettons que l’expérimentation de la « super Manzana » sur le territoire rouennais ait du mal à aboutir, l’enjeu étant son extension sur d’autres zones urbaines de la Métropole ;
  • Développer les transports en commun et le maillage de parkings relais y étant attaché. Il faudrait créer plusieurs milliers de places de parking relais pour que cela soit pertinent et efficace. L’enjeu étant de réduire au maximum le nombre de voiture pénétrant en cœur urbain. Par exemple la future ligne T4 a des prévisions d’utilisation de 15.000 voyageurs/jour dans la fourchette basse. Cela devrait représenter une baisse de 15% du trafic sur le tracé de la ligne ;
  • Enfin, développer l’usage partagé de la voiture ; covoiturage, autopartage, Plan de Déplacement des Employés etc. En tant qu’employeur la Ville de Rouen a, par exemple, établi un Plan de Déplacement des Employés concerté avec le Centre Hospitalier Universitaire (C.H.U.) de ROUEN, Centre Communal d’Action Sociale (C.C.A.S.) de la Ville de ROUEN, Région Normandie et Office Public de l’Habitat (O.P.H.) ROUEN Habitat. Ce PDE prévoit par exemple une Indemnité Kilométrique Vélo, pour les usagers de ce mode de déplacement. La Ville a également adhéré au système de covoiturage créé par le Département de la Seine-Maritime.
     

 

Pourquoi le contournement Est ne réduira

pas la pollution de notre territoire

Après l’avis positif de la commission d’enquête publique, la Métropole, la Région et le Département de Seine-Maritime ont annoncé la semaine dernière leur engagement financier sur le projet de contournement Est. Celui-ci est – à tort – présenté comme une solution qui permettra de réduire la pollution au cœur de notre Agglomération, au contraire :

§  L’autorité environnementale a alerté que le contournement Est induirait 50.000 tonnes de CO2 en plus, notamment sur la rive gauche, sans compter les effets du développement de la périurbanisation qui n’ont pas été pris en compte. Cette augmentation de la pollution nuirait à la santé des habitants des zones situées à proximité du contournement Est, et viendrait s’ajouter à celle déjà très présente sur notre territoire.

§  En développant la périurbanisation avec le contournement Est, nous créerons de nouvelles zones d’habitation non desservies par les transports en commun. Ces habitants viendront encombrer les axes pénétrants de notre Agglomération, et donc participeront à augmenter les émissions de particules sur notre territoire ;

§  73% des déplacements sur l’Agglomération font moins de 6% : ces trajets ne concernent pas le contournement est ;

§  Le péage réduira l’utilisation de cette infrastructure ;

§  Les trafics de transit et de desserte locale se font essentiellement à l’ouest.

Par ailleurs au moment où des incertitudes persistent sur les capacités de financement émanant de l’Etat pour le projet de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN), nous pouvons craindre que l’Etat ne financera que le contournement Est.

 

 

La question de la qualité de l’air n’est pas anecdotique. Les impacts sur la santé et l’environnement sont importants et la lenteur des réactions des autorités sont inquiétantes. Cela n’est pas sans rappeler le scandale de l’amiante et ses répercussions sur la santé, que les gouvernants ont occultés pendant des années avant de réagir.

 

 

Pour les groupes

Décidons Rouen

Les co-présidents,

 

EELV Métropole,

Le président,

 

Françoise LESCONNEC

 Jean-Michel BEREGOVOY

Cyrille

MOREAU

 

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