La Métropole Rouen-Normandie va lancer un ticket « dématérialisé » sur les téléphones

Article du Paris Normandie du 24 mai 2016

 

Transport. Alors que la Région Ile-de-France communique sur sa volonté de faire disparaître le ticket de métro, la Métropole doit lancer dès la rentrée l’achat dématérialisé de titres de transport à l’unité. Une première.

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UN ACHAT VIA SON SMARTPHONE

Il s’agira dans un premier temps de pouvoir, via son smartphone, acquérir un ticket à l’unité en passant par son opérateur téléphonique. Celui-ci facturera l’achat à l’usager qui n’aura ensuite qu’à présenter le message reçu lors d’un éventuel contrôle.

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« Des tarifs basés sur les revenus, pas le statut »

Lors du dernier conseil métropolitain, élus Verts et Communistes se sont abstenus sur la délibération consacrée aux nouveaux tarifs (+1,3 % en 2016) des titres de transport en commun. Cyrille Moreau, président du groupe Vert dans cette assemblée, explique ce choix.
Pourquoi ne pas avoir voté cette délibération ? Considérez-vous que cette hausse n’est pas justifiée ?
« Non, elle est très mesurée et d’ailleurs bien en deçà de ce que demandait le prestataire en charge du réseau [Transdev, NDLR] qui, lui, souhaitait voir appliquer une hausse de 5 %. En revanche, même si l’on ne peut pas dire que la Métropole n’applique pas de tarification solidaire sur son réseau [12 % des voyageurs le font gratuitement et la carte Moderato a baissé de 50 % en 2014, NDLR], nous considérons qu’il serait possible de baser sa grille tarifaire sur les revenus des usagers et non leur statut ».
Après avoir étudié la question, Frédéric Sanchez considère que cela serait trop compliqué et que trop de voyageurs seraient pénalisés. Qu’en pensez-vous ?
« Il faut dire les choses clairement. Ceux qui y perdraient le plus dans cette affaire, ce sont les retraités qui, avec la carte Senior, quels que soient leurs revenus, voyagent à moitié prix. Là, seuls les plus modestes d’entre eux pourraient bénéficier de tarifs moins élevés, voire même de gratuité. Certains chômeurs, aux allocations importantes, passeraient aussi dans la case des payants dans un premier temps. Mais en contrepartie, ceux qui y gagneraient beaucoup, ce sont les familles monoparentales qui souvent dépassent de peu les critères leur permettant de bénéficier de tarifs préférentiels. Ou même des ménages à faibles revenus qui, eux aussi, n’entrent pas dans les bonnes cases ».
Pourquoi pensez-vous que le président de la Métropole ne souhaite pas s’engager dans cette voie ?
« Essentiellement car ce ne serait pas populaire. Je ne dis pas que ce serait simple d’expliquer à ceux qui ne paient pas ou peu aujourd’hui qu’ils devront faire un effort supplémentaire. J’imagine facilement les retours des associations de défense des retraités par exemple. Mais nous croyons que l’utilisation des quotients familiaux, le meilleur outil en la circonstance, apporterait d’avantage de justice sociale. Et nous continuerons à porter ce message ».

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