Le contournement Est de Rouen sera payant ou ne sera pas

Article du Paris-Normandie du 18 mai 2016

Transports. La série de réunions publiques sur le projet de contournement Est a été lancée mardi à Rouen. D’où il ressort une certitude : l’axe sera forcément payant ; et une inconnue : combien d’utilisateurs pourront se le permett

 

S’il restait encore un doute, Philippe Berg, le directeur de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), a clarifié les choses à l’occasion de la première réunion publique (lire notre édition du jeudi 12 mai) consacrée au projet de liaison A 28-A 13 qui s’est déroulée mardi soir à Rouen : « Le choix n’est pas de savoir si le contournement Est sera gratuit ou pas, le choix est de savoir si nous voulons un contournement à péage ou pas de contournement du tout ! »

 

Car oui, les 41,5 km d’autoroute, s’ils voient le jour, seront bien payants. Ce qui ne saute pas aux yeux sur les communications officielles. Pour financer le coût de l’ouvrage, 886 M€ HT (« en fait plus d’1milliard d’euros », affirment ses opposants), le concessionnaire retenu devra répercuter une partie de ses investissements sur les utilisateurs. La question évidente qui vient à l’esprit, c’est combien ? «Impossible de le dire précisément », assure le représentant de l’État qui pilote le projet. « Cela fera l’objet des négociations qui auront lieu avec les concessionnaires qui se porteront candidats. » Tout comme d’ailleurs le coût de la redevance versée par les collectivités si d’aventure le trafic était inférieur aux prévisions.

LA FRÉQUENTATION, GRANDE INCONNUE

La fourchette pourrait osciller entre 0,12 et 0,17 centime du kilomètre selon les sources, soit tout de même un ticket compris entre 6 et 7 euros pour relier Quincampoix, au nord, et Incarville, au Sud. Un peu moins pour rejoindre la rocade sud de Rouen au niveau de Saint-Étienne-du-Rouvray. « Ce coût va conduire (sic) les automobilistes et les poids lourds à éviter cet axe routier pour se reporter sur ceux qui resteront gratuits », assurent les élus Verts. Combien le feront ? Les études de trafic présentées par le maître d’ouvrage, qui table sur 20 000 à 30 000 véhicules au quotidien, n’apportent pas vraiment la réponse. Seule certitude, à ce prix là, il y aura ceux qui pourront se permettre de « contourner » Rouen (soit par ce qu’ils en auront les moyens, soit parce que leur entreprise finance leurs trajets) et ceux qui contourneront le contournement pour des raisons économiques. « Et il faudra des arrêtés pour empêcher les camions d’emprunter le réseau secondaire. Et les contrôles qui vont avec, sinon une majorité des poids lourds l’éviteront », argumentent les élus Verts.

 

[…]

 

D’ici là, Jean-Michel Bérégovoy, élu écologiste à Rouen, propose que l’idée même du contournement fasse l’objet d’un référendum, « comme à Notre-Dame-des-Landes ! Demandons à la population ce qu’elle pense de ce projet, si elle l’empruntera avec un péage. Donnons-lui tous les éléments pour se faire réellement une opinion. » Une idée qui présente un risque pour les opposants tant la solution « contournement Est » est perçue par les automobilistes rouennais comme la solution « miracle » aux problèmes d’engorgement récurrent de la ville. Vrai ou faux ? Une chose est sûre, une fois construit, on ne reviendra pas en arrière…

 

 

LIRE L’INTÉGRALITÉ DE L’ARTICLE SUR PARIS NORMANDIE.FR

Vous pourriez aussi aimer...

%d blogueurs aiment cette page :