Rugby – Intervention de Frédéric Marchand concernant le stade rouennais

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Intervention de Frédéric Marchand

Conseil municipal du 6 février 2017

Réponse à la motion de l’opposition sur le rugby

 

        La Normandie est une véritable terre d’attache du Rugby. Le premier club en France a été créé au havre (HAC) !!! Le rugby à Rouen a bientôt 100 ans puisque le club a été créé en 1925.

        Nous connaissons bien ce club rouennais. Certains membres du groupe en ont même porté les couleurs. Nous sommes heureux d’aller payer notre place pour encourager assidûment les joueurs les dimanches de match en buvant une bière entre amis.

        Toutefois, la motion qui nous est présentée porte uniquement sur l’équipe première senior c’est à dire la partie professionnelle du stade rouennais rugby.

        Vous n’êtes pas sans savoir que la partie professionnelle de ce sport va évoluer dans les prochaines années. Le nouveau président de la FFR, monsieur Laporte et de son premier vice-président monsieur Simon ont déjà annoncé des mesures à venir  comme “l’instauration de Contrats Fédéraux pour les Internationaux » ou « la Limitation de nombre de joueurs « non-sélectionnables » dans le championnat professionnel et dans l’Elite du Rugby amateur » qui vont radicalement changer les choses pour les clubs élites.

        Aujourd’hui, il nous est proposé de signer un chèque en blanc sans connaitre le devenir ni analyser le projet même du rugby professionnel en France et à Rouen. Les projets vont être obligés de muter en accentuant les projets de formation des jeunes mais avec les risques de voir se développer une gestion de l’élite comme une gestion d’entreprise avec les joueurs comme « valeurs financières » (comme le football a déjà fait sa mutation avec les excès qui vont avec).

         Nous avons une vision du sport professionnel dans laquelle où les êtres humains ne sont pas des actifs ou des passifs financiers.

        Nous considérons en tant qu’élus, que la Ville, les collectivités publiques, n’ont pas soutenir plus que de raison financièrement un club professionnel, fonctionnant comme une entreprise.

        Monsieur Jean-Louis Louvel, nouveau président du club depuis jeudi soir dernier (oui ce n’est plus monsieur Troletti, même en sport il faut toujours un plan B car les choses peuvent changer très vite et rendre caduque les écrits…) a annoncé par voix de presse sa volonté de changer le nom du club et sa volonté de faire du stade rouennais “le club pro des normands” (ce qui confirme notre positionnement). De plus, comme dans une entreprise, il annonce resserrer le comité directeur de 15 personnes à 5 personnes.

         Nous avions déjà eu l’occasion d’échanger avec les culs rouges supporters du FCR (que vous connaissez bien aussi) qui s’ouvraient à nous sur la gestion “catastrophique” selon eux de leur club. Nous avons revécu les mêmes échanges il y a peu avec les bénévoles et les supporters du stade rouennais. Si nous avions un conseil à glisser au nouveau président (vous voyez qu’on le soutien), ils auraient toute leur place dans l’organe même de décision basée sur une démocratie participative pour accompagner le club dans ces changements.

        Comment pouvons-nous ce soir échanger sur un soutien financier supplémentaire à un club qui peut être demain ne portera même plus la ville de Rouen en son nom (ce que nous n’osons croire tant cela serait un manque de respect pour l’histoire même de ce club) mais celui de la métropole, du département ou de la région?

        L’argent seul ne fait pas remplir les tribunes ni une image positive de son sport. Nous pouvons constater les échecs populaires à l’heure actuelle du basket et du football métropolitain qui n’arrive toujours pas à faire le plein malgré un engagement fort financier de la métropole alors que le public qui savait répondre présent que ce soit pour le FCR ou le SPO (lorsqu’ils jouaient aux cotoniers). L’exemple du RHE ou des huskies (baseball) qui ont à la fois des résultats sportifs impressionnant au niveau professionnel et une véritable côte sympathie auprès des habitants de la ville. Ils ont su montrer un véritable intérêt aux échanges humains. Frédéric Marchand est invité à accompagner régulièrement les classes lors du projet “mon ami sportif” à la patinoire où Guy Fournier montre une chaleur et des valeurs humaine auprès des enfants des écoles avant même de valoriser son sport et ses sportifs. De la même façon le club des huskies n’hésite pas à faire animer ses séances dans les écoles par Mickael Cerdat et un membre de l’équipe première (souvent membre aussi de l’équipe de France).

        Ne faisant pas état de ces changements tant dans le projet professionnel ou même social dans votre écrit, vous en conviendrez, il nous est impossible de nous prononcer sur cette motion.

        Au-delà de ce débat, nous souhaitons rappeler que notre rôle de puissance publique est de soutenir les clubs amateurs, les clubs de sport santé pour tous, liens du vivre ensemble sur notre territoire.

        Nous apportons donc naturellement, notre soutien à la partie amateur du club constituée de bénévoles. Il est dommage de réduire le club de rugby de Rouen à son équipe première et à son ex-président, et d’oublier ainsi l’histoire même de ce club.

        Les bénévoles au quotidien, par leur engagement et leur passion, sont les représentants des valeurs du rugby sur notre Ville ; ils sont l’esprit même du club. Ils encadrent et accompagnent les enfants de l’école de rugby et les équipes de jeunes, interviennent dans les écoles et portent les valeurs de ce sport à savoir la solidarité, le respect de l’adversaire et l’engagement dans le combat quel que soit leur rôle au sein du club. (Je rappelle même que le slogan de la fédération il y a quelques années était “l’école de rugby, c’est l’école de la vie”).

         Je le redis, notre rôle de collectivité est bien de défendre le sport à cette échelle-là, celle qui touche le plus de monde et qui transmet des valeurs autre que celles de l’argent.

         Nous souhaitons garder le cap de s’intéresser à autre chose qu’uniquement ce qui brille (les papillons sont attirés par la lumière et s’y brûlent les ailes) et leur rendre hommage aujourd’hui comme à tous les bénévoles qui font le sport dans cette ville…

La ville s’engage auprès du club en lui offrant des infrastructures de qualité pour s’entrainer, notamment l’un des meilleurs terrains de rugby de la Région et leurs entretiens par des agents de la ville. Mais aussi de la lisibilité de l’ordre du gagnant-gagnant en leur permettant d’intervenir dans les écoles et par les outils de communication de la Ville  (Rouen mag, site internet etc.).

Enfin, les élus de notre groupe sont tout à fait disposés à échanger avec eux sur les thématiques dont nous avons la charge comme l’immense majorité des clubs rouennais le font déjà (école,  bâtiment, espaces naturels, stationnement, mobilité), en attendant de les croiser au stade.

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