40% d’alimentation bio et/ou locale en restauration collective c’est possible !

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Communiqué de presse du 5 janvier 2017

40% d’alimentation bio et/ou locale en restauration

collective c’est possible !

 

Jeudi 22 décembre 2016, l’Assemblée nationale a adopté définitivement le projet de loi Egalité et Citoyenneté où Brigitte Allain, députée écologiste, a fait introduire une section sur un « Egal accès à une alimentation saine et de qualité pour les citoyens sur les territoires ». Dans cette section, on retrouve deux amendements visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation. Concrètement cela signifie qu’à partir de 2020 :

  • les restaurants collectifs, publics comme privés, devront introduire 40% d’aliments durables (de saison, en circuits-courts, sous signes de qualité…) dont 20% de produits issus de l’agriculture biologique ou en conversion ;
  • la prise en compte de l’alimentation durable dans la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) des entreprises.

Nous accueillons avec satisfaction ces objectifs qui vont renforcer le développement de l’agriculture locale et bio en France. À ce jour, la part de l’alimentation bio en restauration collective en France ne représente que 2,7 % du contenu des assiettes.

À Rouen, nous avons su convaincre le maire socialiste, dès 2011, de reprendre les cantines en régie afin de maîtriser nos sources d’approvisionnement et développer fortement la part de produits locaux et/ou bio. Cela permet aujourd’hui de soutenir le développement des filières agricoles locales et bio, tout en augmentant la qualité des assiettes sans surcoût financier pour la Ville ou pour les usagers. Nous sommes aujourd’hui au-delà des quotas que la loi imposera à partir de 2020. Rouen est l’un des exemples que cela est possible !

Pourquoi développer l’approvisionnement en produits locaux et bio ?

 

C’est bon pour la planète

En relocalisant la production et la consommation alimentaires, nous évitons des émissions de gaz à effet de serre générées par le transport. Fini les aliments qui font le tour de la planète avant d’arriver chez nous ! C’est ce qu’on appelle les circuits courts, en adaptant notre alimentation aux saisons et la production de notre territoire.

C’est bon pour l’emploi

Accompagner les filières bio et paysannes, c’est préserver l’économie locale. En assurant un débouché à leur production, nous consolidons et développons l’emploi agricole local. De plus, en moyenne l’agriculture bio permet de stabiliser les revenus de l’agriculteur en 2 ans. En parallèle, les contraintes urbanistiques doivent limiter l’étalement urbain et préserver les terres agricoles.

C’est bon pour la santé

Avec les filières bio et de proximité, nous valorisons une alimentation de qualité, produite dans des conditions naturelles. Ainsi nous préservons notre santé et notre biodiversité. Nous contribuons aussi à moins polluer notre air, et aussi les terres et donc à mieux préserver les nappes phréatiques et points de captages d’eau. C’est d’autant plus important qu’il y a une progression alarmante continue de l’utilisation des produits phytosanitaires dans l’agriculture en France.[1]

Les cantines de Rouen : qu’en est-il ?

 

 

L’historique

En 2011, le contrat avec le délégataire privé gérant les cantines de Rouen arrive à échéance. Notre groupe se positionne alors pour une gestion en régie afin de pouvoir mettre en place une politique d’approvisionnement locale et bio. Appuyés par une mobilisation citoyenne (des centaines de signatures par pétition) nous avons su convaincre le maire socialiste que faire du bio et du local à coût constant, et ainsi maîtriser la qualité des repas servis dans les assiettes de nos enfants, c’est possible ! La régie se met en place pour le 1er août 2011. En Juillet 2014, se crée un Syndicat Intercommunal à Vocation Unique, dénommé Syndicat Intercommunal de Restauration collective ROUEN – BOIS-GUILLAUME (SIRest) entre les Villes de Rouen et de Bois-Guillaume.

 

Le SIREST en chiffres

  • Le SIREST assure l’approvisionnement des écoles maternelles et élémentaires de Rouen et Bois Guillaume, ainsi que les centres de loisir, les haltes garderie et les crèches ;
  • 7 000 repas jour, soit environ 1 190 000 repas par an réalisés à la cuisine centrale ;
  • En 2016, 64% de produits locaux, durables et bio dans les menus répartis comme suit :

– 27% de produits fermiers (via l’association Local et Facile)

– 25% de produits biologiques (via Mes paysans normands)

– 12% poisson issu de la pêche durable

  • Prix moyen d’un repas sorti cuisine centrale = 3,78 euros (contre 4,30 en externalisation). Même si les produits locaux sont plus chers, le SIREST fait des économies ailleurs (marge d’un industriel = 40%)
  • Pas de surcoût pour les familles
  • Seuil maximum de produits locaux quasiment atteint
  • Des marges de progression encore possibles sur les produits bio.

 

 

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Tableau d’évolution de la part des produits bio et locaux – SIREST / Ville de Rouen

 

Le Bio coûte-t-il plus cher ?

Aujourd’hui à Rouen, 95% des produits «bio» servis sont normands, les 5% restant relèvent de l’épicerie courante (pâtes, riz…). Plus d’un produit sur deux achetés est local ou bio ce qui représente plus de 50% de l’activité. Pour ce qui concerne le coût des denrées, même s’il a augmenté la première année, il tend depuis à diminuer ; le coût du repas reste le même pour la collectivité mais aussi pour les familles, avec une tarification solidaire basée sur les revenus : 0,32€ par repas pour la tranche la plus basse, 5.28€ le repas pour la tranche la plus haute. Le coût du repas n’augmente pas, mais sa qualité oui!

 

Pour le groupe, les co-présidents

Françoise LESCONNEC

 Jean-Michel BEREGOVOY

 

[1] Source ministère de l’agriculture

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