A Rouen, l’envolée des entrepreneurs à vélo

Article de Paris-Normandie du 1er mars

 [EXTRAITS]

 

Mobilité. Dans une ville qui n’a pas la réputation de faire le meilleur accueil aux vélos, les entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à choisir ce mode de déplacement doux, pour des raisons pratiques, financières, écologiques.

 

 

« Un vecteur de développement économique »

Cyrille Moreau est vice-président (EELV) de la Métropole Rouen Normandie et représentant du groupe des élu-e-s écologistes au sein de la commission mobilité durable.
Que vous inspire l’émergence croissante d’artisans à vélo à Rouen ?
Cyrille Moreau : « On voit bien que le vélo est devenu un vecteur économique lié à son image positive. Jusqu’à présent, son usage comme mode de transport utilitaire était cantonné à la livraison. L’exemple du collectif vélo-porteur nantais Les boîtes à vélo [qui regroupe 25 entrepreneurs, NDLR] montre qu’il y a la place pour différents business. Nous avons la chance à Rouen d’avoir une demi-douzaine d’acteurs qui se parlent entre eux. Cette communauté est utile car elle fait pression sur nous, donne l’exemple et ouvre la possibilité de développer l’entreprenariat à vélo. »
Comment la collectivité peut-elle soutenir ces initiatives privées ?
« Nos capacités d’action et d’aide à l’entreprenariat sont limitées car le développement économique est du ressort de la Région, mais nous avons décidé d’aller au-delà de nos compétences en matière de mobilité. Lors des assises du vélo que nous organisons le 2 juin prochain à Rouen, nous lancerons un appel à projet sur le développement de la pratique cyclable orientée sur l’économie. L’idée est d’avoir, à terme, un regroupement de quelques dizaines d’acteurs économiques du vélo qui créent des emplois et surtout encouragent les utilisateurs. On s’est dit qu’ils avaient besoin d’un coup de pouce pour se réunir, que si on pouvait, via une aide au démarrage, leur mettre le pied à l’étrier… On va donc travailler avec la Région pour définir les modalités de notre intervention, dans le cadre de la législation. Notre capacité d’intervention classique s’exerce en revanche sur les infrastructures. »
À propos, la piste cyclable sur les quais hauts rive droite est jugée dangereuse par les utilisateurs.
« Ils ont raison. D’ici le 2 juin, nous allons procéder à des aménagements physiques, principalement destinés à attirer l’attention des usagers. »
Les cyclistes regrettent le manque d’axes structurants accessibles aux vélos. L’accès aux voies Teor leur sera-t-il définitivement interdit ?
« Durablement, c’est certain. Pour répondre à la demande d’un axe est-ouest, en plus de la piste des quais hauts rive droite, nous réfléchissons à la création d’un itinéraire parallèle à la plateforme Teor. La question, c’est comment traiter les « points noirs », notamment au niveau des stations Teor où il n’y a plus de voirie, ce qui oblige les cyclistes à retourner sur la route ou à emprunter le trottoir, ce qui est illégal. Rue aux Ours par exemple, on étudie la possibilité d’aménager une zone de rencontre, un travail réalisé dans le cadre du projet Cœur de Métropole. »

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