Contre la banalisation de l’ouverture des magasins le dimanche

Conseil Municipal du 13 décembre 2016

Intervention de Stéphane Martot

Les élu-e-s Décidons Rouen réaffirment leur opposition à la banalisation de l’ouverture des commerces le dimanche, introduite par la loi Macron, et plus largement à la généralisation du travail le dimanche.

Et d’ailleurs les commerçants du centre-ville ne sont pas les plus demandeurs de l’ouverture le dimanche.

L’an dernier nous nous étions abstenus sur les 5 dimanches. Aujourd’hui,  concernant cette délibération nous considérons que les données du problème sont les mêmes que l’an dernier, avec deux dimanches supplémentaires.

Bien sûr nous entendons que le 24 et le 31 décembre tombent des dimanches. Et nous comprenons l’importance de l’autorisation du dimanche le week-end de la braderie pour les commerçants des centres villes rive droite et rive gauche. C’est pour cela que nous ne voterons pas contre cette délibération.

J’ai déjà eu l’occasion de le dire plusieurs fois ici, les collègues de mon groupe aussi, ce qui n’est pas étonnant puisque c’était dans le programme de la liste « décidons Rouen ».

Nous défendons avant tout le commerce de proximité ; la banalisation des ouvertures des commerces le dimanche profite en premier lieu aux centres commerciaux en périphérie qui mettent en difficulté les commerces de proximité.

Cette défense du commerce de proximité, plutôt des indépendants que des chaines commerciales, il va sans dire, n’est pas nouvelle de la part des écologistes.

Et c’est d’ailleurs pour cela que les écologistes, guillaume grima était élu d’opposition et j’étais militant vert  n’ont pas soutenu le projet commercial des Docks, nous avions à l’époque plutôt travaillé sur un projet culturel.

Et si l’œuvre architecturale est plutôt réussie, le projet uniquement commercial a été un mauvais coup porté aux commerces de centre-ville.

Et ça c’est bien l’œuvre de la droite qui soutient soit disant le commerce mais qui soutient surtout les grands groupes capitalistes.

De plus le dimanche,  l’offre du réseau de transports en commun est moins forte : cela va inciter les clients à venir en voiture au centre-ville de Rouen avec les conséquences qu’on connait tous maintenant….

Je rappelle au passage que pour soutenir le commerce de proximité tout en favorisant l’utilisation des transports en commun,  notre groupe, tant à la Ville qu’à la Métropole a fait deux propositions qui s’adressent à celles et ceux qui n’ont pas d’abonnement de bus et qui probablement sont des automobilistes exclusifs :

  • De passer la validité du ticket de bus qui est d’une heure à deux heures
  • De mettre en place un ticket de bus commerce de proximité : en échange d’avoir fait un achat dans un commerce de proximité celui-ci vous donne un ticket de bus.

 

Ces propositions sont dans le débat depuis les dernières municipales.

Mais je veux conclure sur le fond :

Comme les commerçants, et comme nous tous, les chauffeurs de bus ou de métro ont aussi le droit  à un repos hebdomadaire, et il s’avère que jusqu’ici c’est le dimanche.

Nous réaffirmons que le travail du dimanche nuit à la vie sociale des salariés.

C’est une étude de l’Insee parue le 7 juillet dernier sur le travail dominical qui met en lumière une conséquence moins visible mais bien réelle pour les salariés : celle de la dégradation du lien social pour ceux qui travaillent le dimanche, une dégradation des liens familiaux aussi, souligne l’étude publiée dans la revue « Économie et Statistique » de l’Insee.

Le dimanche est avant tout le jour des loisirs et du repos : avec en moyenne une durée des heures récréatives plus que doublée par rapport à un jour de semaine. Le dimanche, jour sans travail ni école, est aussi et surtout plus propice aux moments de partages en famille et avec les amis.

De ce fait, le travail dominical a des conséquences plus importantes que le travail en semaine, notamment sur les temps familiaux. Selon les calculs des deux chercheurs, la perte de sociabilité parents-enfants, « toutes choses égales par ailleurs », est ce jour-là « quasiment multipliée par deux » (43%).

Et oui, nous le réaffirmons, nous refusons de céder à cette logique marchande qui voudrait faire de nous des consommateurs 24h sur 24h, 7 jours sur 7 j.

Nous défendons une société où on a le droit de s’arrêter,…… de contempler, …. mais aussi de militer, de travailler, de consommer, une société où les êtres humains ont le temps de se parler, de lire, de faire du sport, de voyager, de rêver aussi, de manger ensemble, de vivre ensemble et  de s’aimer !

Oui, nous considérons qu’il y a des temps pour tout mais que tout notre temps ne peut pas être consacré à la consommation.

Nous nous abstiendrons sur cette délibération et nous demandons que pour la prochaine délibération sur ce sujet, on n’excède pas les 5 dimanches ouverts.

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