DÉBAT D’ORIENTATION BUDGÉTAIRE POUR 2017

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Conseil municipal du 13 décembre 2016

Intervention Jean-Michel Bérégovoy

 

DÉBAT D’ORIENTATION BUDGÉTAIRE POUR 2017

 

Nous sommes en cette fin d’année 2016, à un moment où se croise un certain nombre d’incertitudes politiques, économiques, environnementales et sociales. A ce propos, le contexte national comme la situation internationale nous interrogent fortement et devraient nous inquiéter collectivement.

 

Pourtant, c’est dans ce contexte que nous devons élaborer les orientations pour le budget 2017, à mi-chemin d’un mandat difficile pour les communes.

 

Ces dernières années ont été marquées par une baisse sans précédent des dotations qui ont mis nos collectivités en grande difficulté et réduit considérablement nos marges de manœuvre. Et les perspectives des prochaines élections ne laissent pas préfigurer d’amélioration. En effet, ceux qui se prétendent les favoris des français sont celles et ceux qui soit nous ont conduit dans cette impasse, soit celles et ceux qui veulent réduire de façon drastique toutes les dépenses publiques sans en mesurer les conséquences à court et moyen termes.

 

Pourtant nous le savons, les rouennais sont particulièrement attachés au service public, qui constitue un des derniers bastions de l’égalité entre tous les citoyens ; malgré les discours faciles anti fonctionnaire, ils ne souhaitent ni casse sociale, ni dégraissage des emplois publics qui généreraient la dégradation des services qui leur sont rendus au quotidien.

 

Au contraire, nous devrions renforcer nos investissements afin de préparer l’avenir tout en créant des emplois à l’échelle locale.

 

Voilà l’exercice qui doit nous mobiliser ; c’est le sens d’un débat d’orientations budgétaires. Et c’est dans cette optique que le groupe « Décidons Rouen » a continué à travailler dans la logique  qui était déjà la nôtre lors des élections municipales.  Une logique qui s’inscrit dans une double volonté.

 

Premièrement, celle de promouvoir un projet ambitieux de transformation de notre ville au regard des grands enjeux du 21ème siècle, tout en restant extrêmement soucieux à préserver les finances publiques.

 

Deuxièmement, celle de la construction d’une méthode participative qui co-élabore avec les forces vives de notre Ville.

Et cela a été rendu particulièrement difficile à mener tant la baisse des dotations d’Etat ont pesé sur notre capacité à transformer par nous-même notre cité.

Bien évidemment, il y a le projet « Cœur de Métropole » dont les investissements importants vont permettre non seulement d’embellir notre centre-ville mais aussi, et c’était un objectif important des élus de notre groupe, de le rendre plus accueillant et plus respirable. Toutefois, si nous défendions lors des dernières élections municipales, un renforcement du rôle de notre centre-ville et une politique touristique plus ambitieuse,  nous demandions dans le même temps, une accentuation sensible de nos politiques de proximité. C’est ce que j’appelais alors « La ville en bas de chez soi ». Nous nous étions également engagés à consolider nos services publics de proximité.

Et là, nous sommes loin du compte, au moment même où chacun pourtant perçoit la nécessité de renforcer le lien entre les institutions et les citoyens, où tout le monde comprend qu’il faille faire du vivre ensemble un objectif fort de nos politiques publiques.

Apaiser la société, la rendre plus solidaire, plus participative, plus entreprenante et plus imaginative, c’est cela que nous devons porter. Et le porter ensemble, bien au-delà des clivages.

Et pourtant hier, un grand nombre d’élus de notre Ville, si prompt à donner des leçons sur l’utilisation des finances publiques, a voté au Conseil de la Métropole une participation financière à un contournement Est de plus en plus contesté, sans en connaître le montant exact.

 

Heureusement que quelques-uns d’entre nous n’ont pas suivi cette décision aberrante prise dans des conditions ubuesques mais qui pourrait se traduire au final par la disparition de 500 hectares de forêts et de terres agricoles tout en créant 500.000 tonnes de CO2 supplémentaires par an, dans une agglomération qui a connu ces derniers jours l’un des pires pics de pollution de ces 10 dernières années. Je rappelle que la pollution atmosphérique c’est 48.000 morts anticipées par an en France.

Oui, d’un côté, l’Etat et les collectivités s’apprêtent à soutenir un projet  à 900 M€, alors même que nombre d’entre-elles, et en 1er lieu l’Etat, se désengagent de plus en plus de missions pourtant essentielles à notre pacte social et environnemental que beaucoup heureusement continuent à défendre.

 

Oui nous allons débattre et voter dans quelques semaines un budget difficile avec des investissements limités alors même que le soutien de l’Etat pour nos quartiers, pourtant toujours appelés prioritaires, est de plus en plus flou. Quid en effet du PNRU 2, pour lequel nous avons tant travaillé et qui nous permettrait d’assurer un financement important, notamment tourné vers le renforcement des services de proximité sur les Hauts de Rouen. Nous sommes à 5 mois des élections présidentielles, c’est-à-dire en toute fin de mandature et toujours rien. Je le dis ici, c’est extrêmement inquiétant pour l’avenir des habitants de ces quartiers.

 

Et pourtant, dans ce dossier ce sont des investissements extrêmement utiles, qui ont été validés et hiérarchisés, en concertation étroite avec les forces vives citoyennes et la mobilisation forte de nos services municipaux. Si cette situation devait perdurer, cela, soyons-en certains, déséquilibrerait l’investissement sur notre territoire avec comme conséquence non seulement le renforcement des écarts entre nos différents quartiers mais aussi une défiance renforcée envers les élus.

 

Alors oui, dans ce débat d’orientation budgétaire qui a commencé, il y a déjà plusieurs mois, nous avons persévéré dans notre objectif de construire un projet cohérent pour notre Ville, en obtenant par exemple une forte augmentation d’un budget qui croise deux objectifs : celui des économies d’énergie et du renforcement de nos services publics.

Cet effort est important. Dans la situation actuelle, nous avons à prioriser nos actions. Saisissons les opportunités qui nous permettent des économies durables comme vont le permettre les rénovations énergétiques engagées. Nous sommes d’ailleurs très satisfaits d’avoir été entendus par le Maire sur ce point, et de pouvoir annoncer une augmentation en 2017 de l’enveloppe consacrée aux rénovations énergétiques des bâtiments publics, et notamment des écoles. Cette enveloppe augmente en continue depuis plusieurs années. Pour rappel, en 2013 elle représentait un peu plus d’ 1M d’€, en 2017 elle sera de 2,4M€.

 

Egalement pour les écoles, le quasi doublement du budget pour les rénovations de cours. Et cela est très important ; l’école publique doit être une priorité absolue.

Dans nos priorités, nous devons également privilégier les équipements de quartier ; 2017 verra la fin des travaux sur la MJC Grieu avec un engagement de 150.000 € et le soutien de la recréation d’un restaurant de proximité sur le quartier de la Grand’Mare.

 

Nos choix doivent reposer sur une anticipation des phénomènes coûteux et récurrents. Lorsqu’on connaît le coût généré par la pollution atmosphérique, agir en amont pour préserver notre qualité de l’air, doit aussi faire partie de nos choix budgétaires.  Ainsi, les investissements de la Métropole dans les transports vont dans le bon sens. A l’échelle de la Ville, nous devons continuer le développement du maillage cyclable et renforcer la nature en Ville qui permet de lutter aussi contre le réchauffement climatique. A ce titre, les budgets alloués au jardinage urbain, à la rénovation du jardin des plantes et au futur parc naturel de Repainville représentent des signes forts de notre volonté de construire une ville durable en transition.

 

Ils rejoignent également les orientations d’une ville plus solidaire.

 

A ce propos il nous faut poursuivre notre politique de solidarité avec les rouennais les plus vulnérables. La mise en place de l’Aide Municipale Individualisée permettra d’aider de nombreux locataires.

 

Nous devons également prendre toute notre part à l’accueil de populations migrantes qui fuient des zones en guerre ou qui connaissent des situations d’extrême dénuement. Il en va de notre humanité.

 

La ville est aussi l’échelon le plus au contact direct avec les citoyens. Il nous faut préserver ce lien et les actions de proximité, continuer à soutenir les associations, précieuses pour assurer le vivre ensemble et la solidarité. Nous serons vigilants au travail sur la question des colis de noël. De la même façon le doublement du budget consacré à l’ESS permettra de soutenir des projets solidaires et créateurs d’emplois de proximité.

 

J’en resterai là sur les actions. Nous aurons l’occasion d’en rediscuter lors du vote du budget en février prochain.

Cependant, construire un budget qui prenne en compte toutes ces dimensions, c’est avant tout mobiliser dans le même mouvement les élus, les services, nos partenaires, mais avant tout les rouennaises et les rouennais qui en sont les premiers experts de leur Ville par l’usage qu’ils font de nos services et de notre espace public. Ce sont eux qui font la Ville de Rouen, ils sont la Ville de Rouen.

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