L’ENFANCE EN DANGER DOIT RESTER UNE PRIORITÉ

Motion d’urgence présentée par le groupe Décidons Rouen

au conseil municipal du 13 décembre 2016

Soutenue par le groupe Communiste Front de Gauche

 

 

L’ENFANCE EN DANGER DOIT RESTER UNE PRIORITÉ

 

 

Dans le cadre de son élaboration budgétaire 2017, le département de Seine-Maritime a décidé de ne pas donner les moyens nécessaires au bon fonctionnement de l’IDEFHI (Institut Départemental de l’Enfance, de la Famille et du Handicap pour l’Insertion). Avec la revalorisation des salaires de la fonction publique, l’IDEFHI a besoin de moyens supplémentaires pour boucler son budget, ce que lui refuse le département, et est donc contraint de prendre des mesures : externalisation des services techniques et fermeture de structures accueillant notamment des enfants rouennais, dont une à Rouen rue Dufay. Cette unité accueille des enfants qui ont été retirés à leurs familles pour leur protection. Les éducateurs, dont nous saluons le travail indispensable et engagé, accompagnent les enfants et leurs parents dans le rétablissement des liens familiaux indispensables à une construction affective et structurante. En votant un tel budget, amenant à la fermeture de cette structure, les élus de la majorité de droite du Département de Seine-Maritime baissent le nombre de places pour ces enfants en danger. Par ce fait, ils les éloignent de leurs familles, brisent les liens salvateurs qu’ils ont pu tisser avec l’école de leur secteur et détruisent le foyer qui était devenu le leur.

Par ailleurs, en fragilisant les moyens donnés à l’IDEFHI, c’est l’accompagnement des enfants en situation de handicap sur notre département et sur notre ville qui est remis en cause. Il y a une unanimité politique à ne pas exclure de l’école les enfants en situation de handicap, mais sans moyens il n’y aura plus d’éducateurs pour les accompagner et mettre en place les projets d’accueil en lien avec les enseignants. L’inclusion des enfants en situation de handicap (autisme) est une cause nationale. Comment ces élus qui participent à des actions du téléthon visant à plus de solidarité envers les enfants malades peuvent voter une baisse massive du fonctionnement de ceux qui mettent en place les politiques leur permettant de se soigner ?

 

Les élus de la majorité de droite du Département de Seine-Maritime justifient cette décision par des contraintes budgétaires fortes, et une de ces élus parle même de « courage politique ». Où est le courage politique à faire des économies sur le dos d’enfants qui n’ont pas d’autres choix que de dépendre des adultes et des institutions ? Où est le courage politique à renvoyer chez eux ou à moins bien accompagner des enfants en difficultés familiales, sociales ou en situation de handicap ? Sans le suivi professionnel des éducateurs, quels adultes deviendront ces enfants ? Ne pouvons-nous pas dire de façon cynique « qu’ils coûteront » peut-être plus chers à la société une fois adultes si enfants ils ne sont pas accompagnés dans leur construction ?

 

En ces temps d’incertitude, les enfants, par l’enthousiasme, la liberté, le devenir, la diversité qu’ils incarnent sont de réels acteurs du « vivre ensemble ». Ils sont aussi les bâtisseurs, à nos côtés, de la société de demain. Nous, adultes, que nous soyons parents ou non, professionnels, élus, avons le devoir de les protéger, de les respecter, de veiller sur eux pour leur permettre de se réaliser individuellement mais aussi ensemble, et cela, à chaque étape de leur développement. Nous devons garder encore fermement ces valeurs dans ces moments où certains voudraient que la société s’égare. « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. » disait Nelson Mandela.

Or les élus de la majorité de droite du Département de Seine-Maritime ne font pas des choix pour l’avenir et pour la construction de la société de demain. Ils définissent des priorités budgétaires et politiques ; celle de financer l’enseignement dans les collèges privés ou encore de s’offrir un stand au salon nautique international à Paris…. Mais pas celle de l’enfance en difficulté.

 

C’est pourquoi la Ville de Rouen demande au Conseil départemental :

 

  • De donner les moyens suffisants à l’IDEFHI pour assurer l’intégralité de ses missions ;
  • De garantir qu’aucune structure ne fermera, notamment celle de la rue Dufay à Rouen.

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