Oui au bio dans les cantines, mais pas sans ambition pour notre agriculture.

Communiqué de Presse du 11 octobre 2018

 

La Ville de Rouen a eu dès 2011 une politique très ambitieuse pour l’alimentation de nos enfants. C’est avec une volonté des plus fermes de notre groupe, et plus particulièrement de Jocelyne Levaufre, Jean-Michel Bérégovoy et Guillaume Grima alors, au sein de la majorité municipale, que nous avons pu reprendre la restauration scolaire en régie.

Cette organisation permet aujourd’hui à la cuisine centrale de préparer 7000 repas par jour, conçus avec des produits frais pour 82% d’entre eux, le reste étant constitué de 15% d’épicerie et seulement 3% de produits surgelés. Sur l’ensemble de ces plats, 65% des produits utilisés sont issus de circuits-courts et de proximité et autant que possible issus de l’agriculture biologique (32% de produits fermiers, 22% de produits bios et 11% de produits issus de la pêche durable).

C’est un résultat important pour une ville de plus de 100 000 habitants. A tel point que le 23 janvier 2018, nous avons été, par la voix de Frédéric Marchand, adjoint aux écoles, la première grande Ville en mesure de signer un engagement « Mon restau Responsable » avec la Fondation pour la Nature et pour l’Homme de Nicolas Hulot, en la présence d’Audrey Pulvar, sa présidente. Cet engagement entérine et pérennise les grandes avancées que nous avons mises en places pour le bien-être de nos enfants, notamment lors des temps du midi.

Cette politique est également une bonne nouvelle économique, puisqu’en choisissant des producteurs locaux et responsables, nous encourageons une production plus qualitative et durable, tout en fixant les emplois nécessaires à cette évolution sur notre territoire.

Et nous souhaiterions faire plus, notamment dans la part du bio dans nos cantines scolaires.

Or nous en sommes empêchés nos fournisseurs les plus ont quelques difficultés pour nous fournir. Ils n’ont pas la capacité de production nécessaire pour nous approvisionner davantage.

Ceci n’est pas dû à l’absence de demande, car le marché existe, nous sommes demandeurs, mais à cause des politiques agricoles européennes et gouvernementales, largement soutenues par la majorité LREM au Parlement.

 

Nous regrettons :

  • Que la sortie du glyphosate n’ait pas été inscrite dans la loi.

 

  • Qu’à l’heure des manifestations pour les coquelicots, qu’il n’y a jamais eu plus de produits phytosanitaires de dispersés en France ces dernières années : + 12% entre 2014 et 2016

 

  • Que l’Union Européenne tarde à verser les aides dues aux agriculteurs bios : Les trois quarts des près de 36.000 agriculteurs bio en France, soit près de 27.000 paysans, ont ainsi connu des retards de paiement.

 

  • Que seuls 5% de nos territoires cultivés en France ne soient tournés vers le bio et qu’aucune mesure n’incite ou n’invite à passer le cap des méthodes du XXème siècle.

 

Que l’on souhaite arriver à 20% de bio dans les cantines est un objectif louable, mais cette mesure doit être l’occasion de développer l’agriculture biologique sur nos territoires. Car importer des produits bios, c’est déconnecter la production du lieu de consommation, et donc augmenter le coût carbone de notre consommation. Sans compter l’atteinte portée à la biodiversité des pays exportateurs par les monocultures extensives et des modèles économiques asservissant et appauvrissant les locaux. Soit un pas en avant pour deux pas en arrière.

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